Mardi 17 novembre, deux semaines avant la COP21, s'est tenue une journée d'études de la Métropole Rouen Normandie pour faire découvrir des projets exemplaires en faveur de la transition énergétique.

Réhabilitation énergétique, efficacité et énergies renouvelables étaient inscrites au programme. Organisé avec l'aide de l'AREHN et le soutien de l'ADEME, ce circuit a accueilli une trentaine de participants.
Le CAUE : le respect du patrimoine ancien dans la performance
La journée a démarré avec la visite du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement (CAUE) de Seine-Maritime. Basé à Petit-Quevilly, le siège social actuel est le résultat de la reconversion d'une propriété du XIXe siècle en accord avec les préconisations du CAUE en matière de construction. Cette ancienne maison bourgeoise a ainsi fait l'objet d'une remise aux normes et d'une extension à la fois dans le respect de la mémoire du lieu et dans la continuité de la restructuration urbaine du quartier.
Ce projet a été livré en 2013 par l'architecte Laurent Protois. Grâce à un coût de réhabilitation bien inférieur à la moyenne (environ 1,3 million d'euros), certaines prestations spéciales ont pu être intégrées dans l'action : mobilier sur mesure, installations à moindre coût répondant aux performances BBC, etc.
Dans l'optique de servir de référence auprès des clients et partenaires, cette réhabilitation s'est effectuée suivant les principes de l'écoconstruction.
Le CAUE : le respect du patrimoine ancien dans la performance
La journée a démarré avec la visite du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement (CAUE) de Seine-Maritime. Basé à Petit-Quevilly, le siège social actuel est le résultat de la reconversion d'une propriété du XIXe siècle en accord avec les préconisations du CAUE en matière de construction. Cette ancienne maison bourgeoise a ainsi fait l'objet d'une remise aux normes et d'une extension à la fois dans le respect de la mémoire du lieu et dans la continuité de la restructuration urbaine du quartier.
Ce projet a été livré en 2013 par l'architecte Laurent Protois. Grâce à un coût de réhabilitation bien inférieur à la moyenne (environ 1,3 million d'euros), certaines prestations spéciales ont pu être intégrées dans l'action : mobilier sur mesure, installations à moindre coût répondant aux performances BBC, etc.
Dans l'optique de servir de référence auprès des clients et partenaires, cette réhabilitation s'est effectuée suivant les principes de l'écoconstruction.

La partie neuve, aménagée en salle polyvalente (à la fois centre documentaire et salle de réunion), bénéficie d'un plancher chauffant alimenté par le chauffage urbain de Petit-Quevilly, et d'une ventilation double-flux.
Selon les normes de l'habitat bioclimatique, une large façade vitrée a été ouverte sur la cour au sud et un local de rangement a été prévu au nord-ouest pour un effet de couverture. L'aménagement extérieur a également été conçu pour répondre, en fonction des saisons, aux besoins en énergie du site. En effet, le feuillage des arbres de la cour filtre les rayons du soleil en été afin de limiter l'accumulation de chaleur. A l'inverse, les branches nues à l'automne laissent plus facilement passer les rayons qui viennent chauffer la partie neuve.
Le CAUE s'est par ailleurs lancé dans une démarche de récupération des eaux pluviales grâce à différents aménagements extérieurs. Sur la partie greffe, le toit végétalisé et la terrasse sont agrémentés de gargouilles acheminant les eaux de pluie jusqu'à des bassins perméables situés dans la cour. Véritables régulateurs, ceux-ci absorbent le surplus sans le renvoyer sur le réseau de canalisation urbain.
Selon les normes de l'habitat bioclimatique, une large façade vitrée a été ouverte sur la cour au sud et un local de rangement a été prévu au nord-ouest pour un effet de couverture. L'aménagement extérieur a également été conçu pour répondre, en fonction des saisons, aux besoins en énergie du site. En effet, le feuillage des arbres de la cour filtre les rayons du soleil en été afin de limiter l'accumulation de chaleur. A l'inverse, les branches nues à l'automne laissent plus facilement passer les rayons qui viennent chauffer la partie neuve.
Le CAUE s'est par ailleurs lancé dans une démarche de récupération des eaux pluviales grâce à différents aménagements extérieurs. Sur la partie greffe, le toit végétalisé et la terrasse sont agrémentés de gargouilles acheminant les eaux de pluie jusqu'à des bassins perméables situés dans la cour. Véritables régulateurs, ceux-ci absorbent le surplus sans le renvoyer sur le réseau de canalisation urbain.

Sur la partie d'origine, la difficulté concernait essentiellement la préservation des détails anciens du site : le parquet en chêne, la mosaïque au sol, le corps de chauffe, les portes d'origine, les imitations marbre aux murs, les vitraux de l'ancienne sacristie, ainsi que les moulures et corniches des plafonds. Tous ces éléments ont été conservés, voire restaurés comme ce fut le cas d'une peinture et du revêtement en imitation cuir sur les murs de la sacristie, elle-même reconvertie en salle de réunion. De même, le choix a été fait de ne pas isoler le plafond afin de ne pas en détruire les détails, occasionnant de ce fait un pont thermique. L'isolation aux murs en a donc été renforcée dans un souci de limitation des déperditions de chaleur.
Le lieu a ainsi reçu les labels « BBC rénovation » sur la partie d'origine et « BBC 2005 » sur la partie greffe.
L'architecture du site a été entièrement conçue pour répondre aux exigences énergétiques tout en esthétique et en modernité. D'après Olivier Gosselin, directeur du CAUE, cette démarche n'a « rien d'innovant ». Il s'agit, selon lui, d'une simple « question de bon sens ». Il reste donc à saluer la performance du binôme maîtrise d'oeuvre - maître d'ouvrage qui a su accomplir un exercice exemplaire de maintien de la continuité entre patrimoine ancien et agrandissement contemporain.
Le lieu a ainsi reçu les labels « BBC rénovation » sur la partie d'origine et « BBC 2005 » sur la partie greffe.
L'architecture du site a été entièrement conçue pour répondre aux exigences énergétiques tout en esthétique et en modernité. D'après Olivier Gosselin, directeur du CAUE, cette démarche n'a « rien d'innovant ». Il s'agit, selon lui, d'une simple « question de bon sens ». Il reste donc à saluer la performance du binôme maîtrise d'oeuvre - maître d'ouvrage qui a su accomplir un exercice exemplaire de maintien de la continuité entre patrimoine ancien et agrandissement contemporain.
Le gymnase Nicolas Batum : une restructuration totale

La seconde visite de la matinée a eu lieu au gymnase Nicolas Batum à Malaunay. Unique salle de sport de la ville, elle a été construite à la fin des années 60. La question de la rénovation s'est posée suite à des dégradations de la toiture par un orage en 2008. Une étude de faisabilité a donc été lancée en 2011 afin d'établir le programme de réhabilitation du gymnase.
Du fait de la démarche de labellisation Cit'ergie de la ville débutée à cette période, cette action a fait l'objet d'un appel à projet PREBAT soutenu par l'ADEME. Avec l'objectif d'une augmentation de plus de 60 % de la performance énergétique, cette restructuration complète rejoignait parfaitement la politique de la commune en matière de développement durable.
Dans le cadre de ce programme, des aménagements spécifiques ont été prévus : structure extérieure en béton, charpente métallique, isolation intérieure en laine de verre, etc. Un système de ventilation double-flux alimenté par une pompe à chaleur a été installé, ainsi qu'une chaudière à condensation pour la production d'eau chaude sanitaire. Des panneaux rayonnants permettent également un apport solaire.
Du fait de la démarche de labellisation Cit'ergie de la ville débutée à cette période, cette action a fait l'objet d'un appel à projet PREBAT soutenu par l'ADEME. Avec l'objectif d'une augmentation de plus de 60 % de la performance énergétique, cette restructuration complète rejoignait parfaitement la politique de la commune en matière de développement durable.
Dans le cadre de ce programme, des aménagements spécifiques ont été prévus : structure extérieure en béton, charpente métallique, isolation intérieure en laine de verre, etc. Un système de ventilation double-flux alimenté par une pompe à chaleur a été installé, ainsi qu'une chaudière à condensation pour la production d'eau chaude sanitaire. Des panneaux rayonnants permettent également un apport solaire.

Les travaux ont démarré en avril 2013 pour une livraison en novembre la même année. L'inauguration s'est tenue en juin 2014 en présence du maire Guillaume Coutey, du basketteur français Nicolas Batum et de la Ministre des Sports, Najat Vallaud-Belkacem.
Ce chantier s'inscrit par ailleurs dans un programme de restructuration de l'ensemble du complexe sportif de Malaunay qui comprend une piscine, un boulodrome, un stade de foot et un city-stade. Outre les performances énergétiques du gymnase, les eaux de vidange de la piscine sont récupérées et décantées pour être réutilisées en tant qu'eau de lavage destinée à l'entretien de la ville.
La politique communale a été pensée selon un principe simple de transversalité. Il s'agit ainsi, sous couvert de développement durable, d'encourager différents secteurs : le sport avec la réhabilitation du gymnase, l'éducation avec un événement pédagoqique sur la thématique du climat, l'habitat avec la construction de logements sociaux bioclimatiques, etc.
Labellisée CAP Cit'ergie en 2013, la Ville de Malaunay poursuit ses engagements en matière de transition énergétique. Elle prépare notamment la mise en place d'une chaufferie biomasse pour alimenter une école, un centre socio-culturel et la piscine municipale.
Ce chantier s'inscrit par ailleurs dans un programme de restructuration de l'ensemble du complexe sportif de Malaunay qui comprend une piscine, un boulodrome, un stade de foot et un city-stade. Outre les performances énergétiques du gymnase, les eaux de vidange de la piscine sont récupérées et décantées pour être réutilisées en tant qu'eau de lavage destinée à l'entretien de la ville.
La politique communale a été pensée selon un principe simple de transversalité. Il s'agit ainsi, sous couvert de développement durable, d'encourager différents secteurs : le sport avec la réhabilitation du gymnase, l'éducation avec un événement pédagoqique sur la thématique du climat, l'habitat avec la construction de logements sociaux bioclimatiques, etc.
Labellisée CAP Cit'ergie en 2013, la Ville de Malaunay poursuit ses engagements en matière de transition énergétique. Elle prépare notamment la mise en place d'une chaufferie biomasse pour alimenter une école, un centre socio-culturel et la piscine municipale.
Aragon-Prévert : une école BBC où il fait bon étudier

La première visite de l’après-midi a été dédiée à l’école élémentaire Aragon-Prévert, au Houlme. Prévue pour accueillir 11 classes, cette construction récente a été envisagée pour répondre aux exigences énergétiques des normes BBC et HQE.
La structure du bâtiment et le bardage extérieur sont en bois non traité. Verrières privilégiant l'éclairage naturel, toiture végétalisée, ventilation double-flux, récupérateur de chaleur sont compris dans les aménagements retenus. Comme toute conception BBC, l’isolation a été renforcée. Chauffé par géothermie, un plancher chauffant est alimenté en énergie par une pompe à chaleur. Un système de récupération des eaux de pluie à destination du jardin pédagogique et de l’entretien de l’école a également été inclus.
La commune a souhaité associer les enseignants au projet afin d’établir une continuité avec le travail sur le développement durable réalisé dans les classes. Il s’agissait d’une volonté de la ville de proposer un projet innovant et exemplaire s’inscrivant dans une démarche de transition énergétique.
Le chantier a duré 18 mois avant d’être inauguré à la rentrée 2014. L’école Aragon-Prévert a été labellisée BBC par le cabinet de certification Certivea, avec une performance énergétique de 30 % supérieure à la norme exigée. Elle a également été primée au palmarès bois 2014 avec un total de près de 180 décimètres cubes de bois par mètre carré.
La structure du bâtiment et le bardage extérieur sont en bois non traité. Verrières privilégiant l'éclairage naturel, toiture végétalisée, ventilation double-flux, récupérateur de chaleur sont compris dans les aménagements retenus. Comme toute conception BBC, l’isolation a été renforcée. Chauffé par géothermie, un plancher chauffant est alimenté en énergie par une pompe à chaleur. Un système de récupération des eaux de pluie à destination du jardin pédagogique et de l’entretien de l’école a également été inclus.
La commune a souhaité associer les enseignants au projet afin d’établir une continuité avec le travail sur le développement durable réalisé dans les classes. Il s’agissait d’une volonté de la ville de proposer un projet innovant et exemplaire s’inscrivant dans une démarche de transition énergétique.
Le chantier a duré 18 mois avant d’être inauguré à la rentrée 2014. L’école Aragon-Prévert a été labellisée BBC par le cabinet de certification Certivea, avec une performance énergétique de 30 % supérieure à la norme exigée. Elle a également été primée au palmarès bois 2014 avec un total de près de 180 décimètres cubes de bois par mètre carré.
Saint-Jacques-sur-Darnétal : le bois renouvelable

La dernière étape de la journée a mené les participants à Saint-Jacques-sur-Darnétal dans une chaufferie bois.
Un audit réalisé en 2008 a montré un mauvais état des chaufferies de certains bâtiments communaux ainsi que des rendements faibles. La mairie a profité du projet de construction d'un centre socio-culturel lancé à la même période pour intégrer l'installation d'une chaudière bois et la création d'un réseau de chaleur qui bénéficierait aux différents bâtiments communaux de ce secteur.
Malgré un investissement important, le choix de la commune s'est porté sur une chaufferie à bois déchiqueté dont le combustible est peu coûteux. Un bilan prévisionnel prévoyait pratiquement une division par deux de la facture globale annuelle (fourniture de bois, abonnement au gaz et entretien) après un an de mise en exercice.
Ce choix a également été motivé par l'opportunité d'utiliser un combustible renouvelable et régional et la possibilité d'éviter le remplacement des chaudières en mauvais état.
Ainsi, la construction du centre socio-culturel a bénéficié au préalable de l'aménagement d'une chaufferie, d'un réseau urbain de chaleur de près de 300 mètres et d'un silo de stockage de 30 mètres cubes.
Deux chaudières ont été installées : une chaudière à bois servant de base pour la production de chaleur ainsi qu'une deuxième à gaz en cas de secours ou d'appoint. Le chauffage au bois est optimisé grâce au principe de thermo-accumulation : en stockant la chaleur, on parvient à lisser les besoins en chaleur et à augmenter le taux de couverture par le chauffage au bois. En effet, une chaudière bois atteint son meilleur rendement lorsqu'elle fonctionne de manière constante.
La journée, riche en échanges, aura permis d'aborder tout un panel d'actions possibles dans le cadre de la transition énergétique : construction bioclimatique en neuf, réhabilitation du patrimoine ancien, approche à la fois esthétique et respectueuse de l'environnement, les énergies renouvelables, l'intérêt de la filière bois locale. Les retours d'expérience des communes déjà engagées auront apporté quelques pistes de réflexion et méthodologies transposables sur d'autres territoires.
Toutefois, ce type de projet ne peut voir le jour sans une équipe compétente, un accompagnement de qualité... « et des élus motivés ! » concluent les participants.
Un audit réalisé en 2008 a montré un mauvais état des chaufferies de certains bâtiments communaux ainsi que des rendements faibles. La mairie a profité du projet de construction d'un centre socio-culturel lancé à la même période pour intégrer l'installation d'une chaudière bois et la création d'un réseau de chaleur qui bénéficierait aux différents bâtiments communaux de ce secteur.
Malgré un investissement important, le choix de la commune s'est porté sur une chaufferie à bois déchiqueté dont le combustible est peu coûteux. Un bilan prévisionnel prévoyait pratiquement une division par deux de la facture globale annuelle (fourniture de bois, abonnement au gaz et entretien) après un an de mise en exercice.
Ce choix a également été motivé par l'opportunité d'utiliser un combustible renouvelable et régional et la possibilité d'éviter le remplacement des chaudières en mauvais état.
Ainsi, la construction du centre socio-culturel a bénéficié au préalable de l'aménagement d'une chaufferie, d'un réseau urbain de chaleur de près de 300 mètres et d'un silo de stockage de 30 mètres cubes.
Deux chaudières ont été installées : une chaudière à bois servant de base pour la production de chaleur ainsi qu'une deuxième à gaz en cas de secours ou d'appoint. Le chauffage au bois est optimisé grâce au principe de thermo-accumulation : en stockant la chaleur, on parvient à lisser les besoins en chaleur et à augmenter le taux de couverture par le chauffage au bois. En effet, une chaudière bois atteint son meilleur rendement lorsqu'elle fonctionne de manière constante.
La journée, riche en échanges, aura permis d'aborder tout un panel d'actions possibles dans le cadre de la transition énergétique : construction bioclimatique en neuf, réhabilitation du patrimoine ancien, approche à la fois esthétique et respectueuse de l'environnement, les énergies renouvelables, l'intérêt de la filière bois locale. Les retours d'expérience des communes déjà engagées auront apporté quelques pistes de réflexion et méthodologies transposables sur d'autres territoires.
Toutefois, ce type de projet ne peut voir le jour sans une équipe compétente, un accompagnement de qualité... « et des élus motivés ! » concluent les participants.